Qui suis-je?

Publié le par Bernard

de retour du café philo ...
sujet du jour: "Le regard des autres sur moi-même est t-il plus ou moins pertinent que mon propre regard sur moi-même".
Si je me regarde moi-même alors je dois me dédoubler et la partie de moi-même qui me regarde doit elle-même se dédoubler pour se regarder ... et ce dédoublement à l'infini rend l'exercice impossible. Si les autres me regardent, ils se heurteront vite à leurs propres limites constituées de leur culture, de leurs idées, de leurs propres vécus qui les empêchent de me comprendre et donc de me "voir" comme je suis. Faut-il alors, devant cette double impossibilité, se résoudre à ne pas se regarder ni regarder les autres et refuser par là le questionnement sur soi et sur les autres. La philosophie nous l'interdit en nous rappelant à l'impératif du "connais-toi toi-même" et en nous ramenant encore une fois à la question du: qui suis-je ?
Si je suis ce que les autres (mes parents, mon entourage etc ..) m'ont fait et font de moi alors "je" ne suis rien. A l'inverse si je pense que "je" me suis fait et je me fais moi-même, indépendament des autres et de mon entourage alors ce sont les autres qui sont rien pour moi ...
Suis-je le résultat de mon histoire ou puis-je échapper à mon histoire ?
Sous la couche des influences que j'ai reçues des autres et de mon environnement y a-t-il un "je", un noyau, une identité qui soit irréductible à toutes les influences, qui me soit propre?
C'est à partir de la métaphore de l'oignon que j'ai essayer de résoudre cette énigme en émettant l'hypothèse que le "connais toi toi même" consisterait à éplucher les différentes couches de l'influence des autres sur soi-même, à prendre conscience que nous sommes fait des sédimentations successives des influences des autres et de notre environnement sur nous-mêmes. C'est en me dés-identifiant par rapport à mes actions, par rapport à mes relations avec les autres que je me découvre. Mais chaque couche que j'enlève laisse apparaitre une autre couche plus ancienne, plus intégrée, que je crois d'abord être mienne puis dont je prends conscience comme étant une influence extérieure ... Ainsi de couche en couche je me rapproche de mon "je". Mais pour faire cet exercice de recherche de mon moi je dois nécessairement postuler qu'il existe un "je" car sinon qui fait cet exercice ? qui le commande?  Nous voilà donc ramené au problème initial .... qui est ce "je" que la philosophie occidentale postule mais dont les philosophies orientales se passent très bien en postulant quand à elle l'existence du tout universel auquel chacun se rattache (le Brahman des hindous) ou d'un vide (le Tao des taoistes). Est-ce une énergie ? un souffle ? le vide peut être ... et alors nous trouverions là un pont entre les traditions occidentales et orientales.

Publié dans Philo

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M
C'est toujours un bonheur que la naissance d'un blog ... Alors tout particuliérement de celui-ci ...  Meya Bernard  et à l'Echange avec un garnd E
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